Prix des PME, des écarts toujours aussi impressionnants

Si les transactions de PME ont subi un frein important entre mars et juin 2020, force est de constater que l’appétit des acquéreurs est au rendez-vous en cette rentrée.

La preuve par l’exemple avec cette PME (5 M€ de CA) présentée sur le marché cet été et qui réunit autour d’elle huit candidats acquéreurs. La figure présentée démontre les différences d’appréciations de valeurs pour cette société avec un écart de 32 % entre l’offre en première approche la plus basse et celle la plus élevée.

Une nouvelle démonstration que le prix d’une PME, au delà des valorisations standards, est orientée avant tout par l’envie d’un repreneur. Cette illustration tord le cou également à une idée trop souvent répandue qu’un acheteur industriel serait mieux disant qu’un primo-repreneur…

Méthode de l’étude :

L’étude présentée est issue du processus de mise en vente classique du cabinet MINOT & Associés. Le cabinet a adressé environ 5000 contacts sur cette mission de vente et a reçu 37 marques d’intérêt. 10 candidats ont rencontré le client cédant dont 8 ont réalisé une première approche de valorisation suite à la diffusion des 3 dernières années de compte.

Faits marquants :

L’entreprise présentée a un niveau d’activité, de rentabilité et d’investissement très stable. Malgré ces données, les  huit candidats ont réalisé des valorisations très différentes. Certains mettant en valeur les actifs de l’entreprise et son patrimoine en général, d’autres ne s’orientant que sur sa rentabilité récente et/ou à venir.

Ces différentes approches conduisent à la réception de valeurs très hétéroclites, preuve qu’au delà des aspects financiers, c’est bien l’envie qui fait le prix et non les standards de valorisation comptables.

L’envie sera sous tendue par de multiples facteurs fonction du type de candidat et de ses propres motivations : la capacité à percevoir un marché prometteur, des synergies avec des activités existantes se traduisant par des économies d’échelle, des perspectives pour faire évoluer des collaborateurs… Bref, qu’il soit primo-repreneur ou déjà entrepreneur en développement, le candidat à mille et une raisons d’appliquer la prix qui lui semble être créateur de valeur dans le futur.

En conclusion, le micro marché des PME (moins de 6000 opérations/an) se doit d’être organisé pour permettre de trouver le juste prix et parallèlement le bon acquéreur, gage de pérennité pour l’entreprise.

 

Victor-Emmanuel MINOT
Conseil M&A
(Auteur d’une Thèse parue en 2016, “Etat des lieux et perspectives du marché des cessions-transmissions de PME en France”)

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