Magazine R&T : Rebondir suite au Covid-19

L’INTERMÉDIAIRE VICTOR-EMMANUEL MINOT VA RECHERCHER PLUS QUE JAMAIS SES CONTREPARTIES CHEZ LES ACHETEURS INDUSTRIELS

Désireux de reprendre sa liberté après un peu plus de 5 années passées au sein du réseau Synercom France, Victor-Emmanuel Minot déploie désormais ses activités de conseil sous la bannière du cabinet éponyme Minot & Associés. Son adjoint Florian Payet s’associe à l’aventure. Depuis ses bureaux de Beaune et Paris et avec un positionnement inchangé – les entreprises de l’axe Lyon Paris réalisant de 2 à 10 Meuros de CA – l’intermédiaire  se veut raisonnablement optimiste au lendemain du déconfinement. Sur ses 4 closing programmés en avril, 3 ont été décalées sur le second semestre et une ajournée à 2021 en raison du secteur très exposé de la cible, l’évènementiel. Reste un portefeuille d’une quinzaine de missions en cours qu’il entend bien réactiver en recherchant prioritairement ses contreparties chez les acheteurs industriels. Explications.

 

 

VICTOR-EMMANUEL MINOT, MINOT & ASSOCIÉS

« L’appétit des candidats acheteurs n’est pas retombé avec le Covid »

Quelles ont été les conséquences du confinement pour vos affaires en cours ?

Nous avions quatre dossiers très avancés qui devaient se conclure en avril. Trois opérations ont été décalées et une est reportée à 2021 en raison du secteur de la cible, l’évènementiel. L’enjeu fût également de maintenir les conditions essentielles de la transaction mises en place dans la période pré-Covid. Grâce à quelques stratagèmes juridiques et financiers, et la volonté des parties, la majorité des transactions conserverons les mêmes conditions qu’auparavant.

Quels sont les premiers enseignements que vous tirez au lendemain du déconfinement ?

Le drame, ce sont les secteurs très exposés comme l’automobile, le tourisme, l’évènementiel ou l’aéronautique, un secteur qui suscitait la convoitise de tous il y a encore quelques mois. La bonne nouvelle, c’est que l’appétit de croissance externe des acheteurs n’est pas retombé avec le Covid. Les belles PME et les ETI qui sont engagées dans des stratégies de consolidation ne reportent pas sine die leurs projets d’acquisitions comme en 2008.

Il y a juste un report de calendrier sur le second semestre, ce qui devrait nous permettre de continuer à trouver nos contreparties chez les acheteurs industriels.

Les repreneurs individuels vont-ils être davantage à la peine ?

C’est probable car ils sont sous le joug de prêteurs qui, pour certains, ont décidé de suspendre toute étude de dossier de financement jusqu’au mois de septembre. C’est donc un gros caillou dans la chaussure pour les LBO portés par des personnes physiques. Leur autre faiblesse tient à leur capacité financière.

Il est plus difficile pour un repreneur individuel de se positionner sur le rachat d’une affaire qui a perdu une partie de son chiffre d’affaires en 2020 et va peut-être nécessiter une recapitalisation en 2021. J’ai le cas en ce moment avec une affaire francilienne pour laquelle nous avions trouvé le mouton à cinq pattes, un cadre de haut niveau au cœur du métier de la cible dans la sous-traitance aéronautique. Il est plus difficile pour un repreneur individuel que pour un concurrent de se projeter sur la reprise d’une entreprise encore saine, mais qui a connu un trou d’air en 2020. Une affaire qui va mal, moi, je ne la vends pas.

Même pas à un concurrent ou à un groupe solide ?

Je pense que la reprise d’entreprises en difficulté restera
un phénomène marginal. Les acheteurs industriels ont peu d’appétence pour des entreprises en retournement qui nécessitent du temps et beaucoup de soins pour être remises sur les rails.


Propos recueillis par Marc Chamorel  

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